Sélectionner une page

La Commission de concertation a rendu un avis défavorable le 15 mars 2013 en se basant sur le Plan Particulier d’Affectation du Sol PPAS 6bis, et sur une étude de la mobilité confiée au Service Stratégie et Mobilité.

PPAS6Bis

PPAS6Bis

La photo n’est pas excellente (c’est un document de grandes dimensions), on y voit la rue Charles de Thiennes, le Windmolenberg, le Kerkedelle et l’avenue du Dernier Repos dans l’esprit du « tout à la voiture » qui prévalait dans les années soixante.

Le PPAS 6bis de 1966 n’est nullement contraignant : il n’a pas reçu de commencement d’exécution depuis presque 50 ans. C’est un document structurant, qui décrit le développement prévu à l’époque pour le quartier. Il y est bien question du prolongement du Kerkedelle, mais aussi de l’extension de la rue Charles de Thiennes vers un carrefour
avec l’avenue de Toutes Les Couleurs, au-delà duquel une voirie devait se diriger vers la place Saint-Lambert. Cette vision n’est évidemment plus à l’ordre du jour. Entre autres, pour prolonger la rue Charles de Thiennes, il faudrait déplacer les serres communales. Aucun plan ne prévoit de relier l’avenue de Toutes Les Couleurs à la place Saint-Lambert. Le PPAS 6bis proposait une vision globale du quartier, ce n’est pas une liste d’options dans laquelle on peut piocher au gré des desiderata des uns et des autres. L’avis de la Commission de concertation n’a pas assez tenu compte de ces éléments. De plus, aucun rond-point ne figure sur le PPAS 6bis. Or, l’emprise au sol du rond-point figurant dans la présente demande de permis d’urbanisme est loin d’être négligeable, puisque cet ouvrage est censé permettre la manœuvre de camions de 15 mètres.

L’étude de mobilité a mis en avant des remarques des riverains : le stationnement est réputé difficile, les chaussées étroites compliquent la circulation des camions. Cette situation était bien connue, et n’avait apparemment pas suscité le besoin de nouvelle voirie avant le développement d’un projet immobilier au bout du Kerkedelle. Cependant, l’étude d’incidence déposée par le promoteur a montré que les futures habitations ajouteraient au trafic existant une charge supplémentaire que les accès au clos peuvent facilement absorber. Cet accroissement de la circulation n’est donc pas de nature à justifier des équipements routiers que la commune ne prévoyait pas.

La Commission de concertation a omis de mentionner que le terrain où passerait la nouvelle voirie est une propriété communale, classée en zone d’équipements d’intérêt collectif et de service public. Une atteinte à un bien foncier de la commune ne peut se justifier par la seule satisfaction d’intérêts privés. Dans le contexte de la présente demande, on ne voit pas quels intérêts publics objectifs la modification proposée pourrait rencontrer.

La nouvelle voirie ajouterait dix places de stationnement le long de l’avenue de Toutes Les Couleurs. Le prix à accepter pour un avantage aussi limité est trop lourd en regard de la perte patrimoniale que devraient supporter l’ensemble des habitants de Woluwe-Saint-Lambert.

Les Prescriptions particulières applicables aux zones d’équipements d’intérêt collectif ou de service public (Prescriptions particulières relatives aux autres zones d’activité, Chapitre E, Article 8) ne mentionnent pas la possibilité d’y construire des voiries autres que celles nécessaires au fonctionnement des équipements collectifs qu’elles abritent. Bien plus, « Les abords des constructions et installations des équipements d’intérêt collectif contribuent à la réalisation du maillage vert ». La demande de permis d’urbanisme sous enquête va précisément dans le sens opposé.

Le terrain communal visé est une zone semi-naturelle, proche d’une école et d’une crèche à reconstruire. Il prolonge harmonieusement la zone verte dans laquelle l’allée Sarah et Jacques Goldberg vient d’être inaugurée. De tels espaces de promenade et de détente sont précieux en ville, ils méritent d’être préservés et protégés, leur affectation ne peut être modifiée que pour des motifs impérieux qui n’existent pas ici.

La Commission de concertation est invitée à rejeter la présente demande, et à reconsidérer sa position sur la demande de permis d’urbanisme pour la voirie originale (demande 17948) à la lumière des arguments exposés ci-dessus.