Communiqué de presse: Place Saint-Lambert : les Ecolos lancent un pavé dans la mare !
Lundi 28/8, Jean-Claude Van der Auwera, conseiller communal ECOLO à Woluwe-Saint-Lambert déposera une motion demandant la suspension des travaux de réaménagement de la place.
Les Ecolos sont-ils devenus fous ? Qu’est-ce qui peut justifier cela vu l’état d’avancement des travaux?
Le conseiller communal avait questionné le bourgmestre Olivier Maingain sur l’origine des pavés de granite prévus pour la place. Sa réponse avait alors été « Ils viendront du Portugal… et les pierres bleues d’Irlande ». Pourtant, 1 an plus tard, ECOLO a démontré que les pavés utilisés pour la place sont des matériaux à bas coût importés de Chine !
Le conseiller ne cache pas son dépit : vous avez entendu parler du changement climatique? Quel sens cela a-t-il de faire venir des pierres de l’autre bout du monde ? Avez-vous des illusions sur l’impact environnemental des carrières d’extraction étant donné la faiblesse de la protection de l’environnement en Chine? Pire : en remontant le fil à partir des quelques informations présentes sur les palettes, le conseiller a mis la main sur de rares photos d’ouvriers qui témoignent des conditions de travail sur les lieux de production : pieds nus, en short, en tongs, assis à même le sol avec une absence quasi totale d’équipement de protection individuelle.
Qui osera nier les conséquences en termes d’accidents du travail pour ces ouvriers chinois exploités ? Il faut oser le dire : ces pavés sont tachés de sang !
Assis à même le sol, à mains nues, en baskets, pieds nus ou en tongs, la plupart du temps sans protections (lunettes, gants, casque…). Une autre photo, dans un atelier vétuste, en manchons mais sans gants ni casque de protection
Tout cela alors qu’en Belgique, il reste encore des carrières et un savoir-faire unique. Les pierres bleues du Hainaut («le petit granit») sont une fierté pour leur durabilité, de nombreuses rues sont encore pavées de grès dur et du célèbre pavé de porphyre de Quenast réputé indestructible! Pouvons-nous ignorer l’amertume des ouvriers belges et européens dont les emplois sont sacrifiés à l’occasion de marchés publics bâclés ouverts à tous vents ?
Qu’en est-il de la qualité des pavés?
La réponse est que personne ne le sait ! Le cahier des charges est muet sur les caractéristiques et les performances exigées : des « pavés de granit de teinte grise ». Il est donc impossible de vérifier quoi que ce soit et même de se plaindre si la qualité fait défaut ! Avec ce cahier des charges indigent, le service technique a fait une grosse boulette, le Collège n’y a vu que du feu et l’entrepreneur peut fournir à peu près n’importe quoi qui ait l’apparence du granite et soit de couleur grise.
A WSL, nous en avons connu des déboires avec les pierres asiatiques bon marché : rue de la Chapelle, des pavés indiens Kandla explosés au 1er gel, à Wolubilis, les pierres de parement qui fondent littéralement et se fracturent (allez voir de près !). Plus récement, nous avons découvert des palettes de pierres bleues chinoises au château Malou!
Pour ce projet, la commune a budgeté 3,2 millions € et a été surprise du prix offert par le soumissionaire : 1,689 millions €. La Région a suspendu le marché pour prix anormalement bas. Rassurez-vous, cette objection n’a pas tenu longtemps, faute de volonté d’en exposer les véritables causes. Nous pouvons même démontrer une tromperie de l’entrepreneur dans la justification de ses prix pour les pavés ! Que se passera t-il si demain les 5400m2 de pavés se révèlent être défectueux? Aurons-nous fait une bonne affaire avec un prix défiant toute concurrence (il y en a pour 539.000€) ? Au-delà du risque de surcoût, cette soi-disant bonne affaire pour les finances communales a un coût environnemental et social considérable mais ce ne sont pas les mêmes qui paient !
La règlementation européenne permet-elle d’introduire des clauses pour exclure les fournisseurs asiatiques ?
Non, pas comme tels mais en même temps, c’est possible. Il existe une circulaire ministérielle wallone comportant des modèles de clauses environnementales, éthiques et sociales juridiquement validées au niveau européen. Elles sont destinées à être insérées dans les cahiers des charges des marchés publics d’aménagements.
Aujourd’hui, c’est une responsabilité première pour les responsables politiques à tous niveaux d’avoir la préoccupation d’organiser des marchés équitables et éthiques qui ne désavantagent ni les communes et leurs finances, ni les producteurs nationaux ou européens et les travailleurs qu’ils emploient ! Pour cela, il faut se consacrer entièrement à son mandat. En cumulant, c’est impossible et en voilà le résultat!
Contact :
Jean-Claude Van der Auwera
Conseiller communal ECOLO – Woluwe-Saint-Lambert
0475 490954