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A l’attention du Collège des Bourgmestre et Echevins de Woluwe-Saint-Lambert,

Je vous prie de bien vouloir inscrire l’interpellation suivante à l’ordre du jour du prochain Conseil Communal :

Quels critères écologiques devraient être appliqués dans les marchés communaux de construction ou de rénovation ?

Dans un contexte d’urgence climatique, il est indispensable de trouver le juste équilibre entre la nature des travaux à réaliser, les objectifs d’économie énergétique, les contraintes financières et la qualité environnementale des solutions techniques qui seront déployées. Pour réaliser des rénovations plus “écologiques”, il semble donc souhaitable que le service qui en a la charge applique une liste de critères allant dans ce sens pour évaluer les chantiers communaux de construction ou de rénovation.

J’ai bien sûr noté que depuis très récemment, le service développement durable (SDD) était invité à donner un avis sur les demandes de marché et c’est appréciable. Pour ce faire il se baserait sur les critères environnementaux proposés dans le guide des bâtiments durables de Bruxelles Environnement afin de favoriser l’éco-rénovation.

Cependant, les derniers cahiers des charges et échanges sur les Demandes de marchés que j’ai pu consulter m’ont semblé bien timides en regard des enjeux. Dans un seul cas, un avis avait été remis et encore, le service concerné m’a semblé peu enclin à le suivre quand il ne commettait pas l’une ou l’autre erreur d’appréciation dans sa réponse aux recommandations du SDD.

Typiquement on y trouverait des « marqueurs techniques » dont j’ai repris quelques exemples ci-après (liste non-limitative) :

  1. Diagnostic PEB avec recommandations prioritaires préalable à tout travaux ;
  2. Justification économique des choix opérés et mesures d’isolation prises pour atteindre un niveau-cible (toiture, vitrage et ouvertures, parois…) ;
  3. Solution de chauffage domestique et sanitaire (au minimum chaudière à gaz à condensation à très haut rendement + thermostat journalier et sonde extérieure) et abandon/remplacement impératif des chaudières atmosphériques ou au mazout ;
  4. En option : production d’eau sanitaire chaude solaire (tubes ou panneaux et ballon de stockage) ;
  5. Attention particulière à la suppression de la boucle d’eau chaude sauf chauffage centralisé ;
  6. En option : production d’électricité renouvelable par solaire photovoltaïques ;
  7. Eclairage LED de qualité (CRI>95) généralisé ;
  8. Pour les ouvertures et terrasses, choisir les châssis en bois indigène provenant de forêts européennes gérées durablement (label FSC/PEFC ou équivalent), essences douglas, mélèze, chêne, robinier, bois traité par oléo thermie, mais rejet des bois FSC/PEFC mixte qui n’offrent plus de garanties suffisantes
    • éviter absolument : bois d’origine exotique (méranti, afzélia, sipo, merbeau, bangkirai…).
    • éviter pour raison d’écobilan non-favorable : aluminium & PVC (source : Bruxelles Environnement)
  9. Utilisation d’isolants naturels maintenant disponibles : chanvre, lin, laine de bois
    • proscrire : laine de verre, laine de roche et produits issus de la chimie pétrolière tels polyuréthane et polystyrène ;
  10. Pierres naturelles pour parement, seuils… : spécification de pierres du pays
    • proscrire pour raison de coût environnemental elevé : pierres naturelles importées qui ont en outre une qualité et durabilité souvent inconnue et inférieure ;
  11. Utilisation de peintures d’intérieur sans COV (composés organiques volatils), sans composés issus de la chimie pétrolière (alkydes), et sans siccatifs nocifs à base de métaux lourds ;
  12. Peintures d’extérieur : on commence à trouver des solutions similaires aux peintures d’intérieur qui offrent une garantie décennale de résistance pour usage à l’extérieur;
  13. Revêtements de sol et muraux sans COV en faveur de matériaux naturels : carrelage, bois, liège ;
    • proscrire : pvc, polyuréthane
  14. Adoption de toiture verte chaque fois que c’est techniquement possible (obligatoire dans les nouvelles constructions pour les toits plats >100m2) ;
  15. Mise en oeuvre de panneaux de bois (OSB, MDF, mélaminés…) sans formaldéhyde ;
  16. Idem pour les meubles de cuisine et de salle de bain en bois agglomérés ou plaqués ;
  17. Applications de critères d’accessibilité PMR (RRU titre IV) pour seuil et largeur des portes (porte d’entrée et portes intérieures) et pour un certain % du parc immobilier, des sanitaires compatibles PMR ;
  18. Inclure impérativement une solution pratique de range vélo sécurisé pour la famille sur place ou à proximité (abri-vélo…);
  19. Installation d’une citerne d’eau de pluie avec raccordement WC (obligatoire dans le nouveau RRU) et prise d’eau extérieure pour eau de lavage ou arrosage ;
  20. Installation d’une citerne tampon anti-inondation (capacité : 33litres/m2 ) (voir recommandation Bruxelles Environnement EAU03) ;
  21. Etude impérative et systématique des solutions de recyclage des matériaux, appareils ou équipements déclassés ;

Cette liste continuera d’évoluer, toutes les suggestions sont bienvenues et je serai heureux de la compléter avec celle du service !

Mes questions seront simples :

  1. Le service dispose t-il d’une liste de critères comparable pour encadrer les travaux communaux?
  2. Ne faudrait-il pas affirmer une politique plus volontariste dans ce domaine ? Cela, il n’y a que le collège qui puisse le faire.

Je vous remercie d’avance pour les réponses que vous apporterez à mes questions.

Pour Ecolo :

Jean-Claude Van der Auwera

0475 490954

jc.vanderauwera@gmail.com