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Contexte

La presse s’est faite l’écho d’une question posée par les députés Liesbeth Dhaene (N-VA) et Paul Delva (CD&V) en commission du Parlement bruxellois à propos d’un arrêté pris le 3/12/2018 par le Ministre-Président du gouvernement de la Région bruxelloise, Rudi Vervoort, invalidant les comptes communaux 2017 de Woluwe-Saint-Lambert. En cause, toutes les dépenses relatives à la création, l’impression et la distribution du journal communal, le Wolu Info, aussi bien en néerlandais qu’en français. On parle ici d’un montant de 174.274€ et d’une qualification de « dépenses irrégulières »! Les comptes devant être corrigés, les membres du Collège, bourgmestre et échevins, ont été invités à financer ce montant de leurs propres deniers !

On se souviendra également de la condamnation le 20/6/2018 de la commune de Woluwe-Saint-Lambert par le tribunal de première instance néerlandophone de Bruxelles pour non-respect de l’article 18 des lois coordonnées portant sur l’usage des langues en Région de Bruxelles Capitale dans le cadre de la publication du journal d’information communal.

Mise au point par ECOLO-GROEN – Woluwe-Saint-Lambert

Ce n’est pas la première fois que la tutelle régionale avertit les autorités communales de Woluwe-Saint-Lambert du non-respect des lois linguistiques dans la publication communale.

Depuis des années, Ecolo critique une gestion qui a transformé le journal communal en « Pravda locale », au service quasi exclusif d’une majorité au pouvoir dans la commune depuis 42 ans. Le parti du bourgmestre a toujours voulu envoyer à son électorat francophone le signal qu’il était capable de tenir tête aux partis flamands en les préservant d’être exposés à des textes en néerlandais dans leur magazine d’information locale.

En avril 2018, à l’occasion d’un rapport fourni à la tutelle régionale, les partis d’opposition, unanimes (Ecolo, MR, PS) ont dénoncé les pratiques ayant cours dans la publication du journal communal et réclamé un journal bilingue piloté par un comité d’édition où l’opposition serait représentée et des règles claires et équitables appliquées. Ils ont proposé de s’inspirer de l’exemple de Woluwe-St-Pierre où chaque parti dispose de sa propre page couleur dans le même style que le reste du journal avec photos, logos et liberté de rédaction.
Au lieu de cela, malgré une Ordonnance Régionale, les partis d’opposition n’ont eu droit, ces dernières années, qu’à un espace étriqué, sur fond gris avec une typographie réduite et ont subi à deux reprises une censure de leurs articles. Le bourgmestre s’est arrogé la part du lion pour son parti en liant le nombre de caractères aux nombres de voix obtenues lors des élections. Cela bafoue l’esprit de l’Ordonnance Régionale qui accorde un espace d’expression à l’opposition, en réponse aux nombreux articles et éditoriaux publiés par le bourgmestre et les échevins.

En décembre dernier, le bourgmestre a lancé une consultation populaire auprès des habitants concernant leurs souhaits en matière d’usage des langues avec comme options le français ou le néerlandais, en version digitale ou papier, ainsi qu’une information complémentaire, sous forme de résumé, en anglais, allemand, italien ou espagnol. Il n’a pas jugé utile d’informer les habitants à propos de la condamnation de la commune par la justice ni sur les impacts financiers qui en découlaient. Ce n’est qu’en janvier que le conseil communal lui-même en a été informé.

Núria Bordes, première citoyenne européenne élue au Conseil communal de WSL, ne comprend pas cette attitude du bourgmestre : « Au mois de janvier, ce sujet a été porté à l’ordre du jour du Conseil communal. Je suis intervenue car le Collège a voulu traiter ce sujet en huis-clos en raison de sa condamnation. J’ai alors demandé au bourgmestre pourquoi la population n’avait pas le droit de connaître ce qu’il se passe avec le journal communal. Quelle sera la prochaine manœuvre pour contourner la loi et ne pas se sentir tenu au bilinguisme ? Le Wolu Info est-il une communication privée du parti majoritaire? »

Très sensibilisée à cette matière, elle n’hésite pas à affirmer : « La publication d’un journal bilingue, c’est une question de principe qui touche au vivre ensemble avec les citoyens néerlandophones de la commune!  »

Elle ajoute : « Cette année, la Région refusera de valider les comptes 2018 de la commune alors qu’il serait tellement simple de respecter la loi, c’est-à-dire les citoyens, y compris ceux qui parlent néerlandais ainsi que les partis d’opposition au conseil communal.  »

Pour le groupe ECOLO-GROEN au Conseil communal de WSL:

Núria Bordes, Conseillère communale

nb.dolcisalat@gmail.com

0496 783372