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La politique du stationnement est à la fois une compétence régionale et une compétence communale. Actuellement, la commune, dans un souci d’éviter les voitures ventouses, généralise la mise en place de zones bleues et diminue ainsi le nombre de places où l’on peut stationner librement.

Cependant, c’est un leurre de penser que cette politique va résoudre le problème du stationnement à Woluwe-Saint-Lambert. L’objectif n’est-il pas plutôt de procurer d’importantes rentrées financières à la commune? Cela augmente aussi le nombre de conducteurs qui pratiquent le parking sauvage et dès lors mettent en danger les usagers faibles (piétons, PMR, cyclistes…).

Nous demandons notamment que les cartes de riverains, comme le plan régional de stationnement le prévoit, ne permettent plus aux habitants de pouvoir stationner sur l’ensemble du territoire de la commune mais uniquement dans leur quartier proche. Nous voulons encourager le commerce de proximité et inciter la population à retrouver le plaisir de la marche et de la pratique du vélo. Mais nous demandons surtout une politique répressive pour les automobilistes qui ne respectent pas les arrêts d’autobus et les emplacements pour personnes à mobilité réduite, pour ceux qui gênent la visibilité des piétons aux passages protégés et ceux qui stationnent sur les coins de rue…
Enfin, nous souhaitons limiter le nombre de voitures par une offre accrue de places destinées aux vélos (vélos partagés) ou aux voitures partagées (système Cambio ou Zen).


Ce texte a suscité beaucoup de réactions, majoritairement négatives, parfois positives. Cela nous a motivé à détailler certains aspects de notre position:

Tout d’abord merci pour les nombreuses remarques et réflexions sur le thème de la mobilité et du stationnement au sein de notre commune. Un article ne permet pas toujours d’approfondir dans toutes ses nuances une problématique aussi large.

La Région et les parkings de disuasion :

La mobilité et le stationnement sont des matières fortement dépendantes de la Région de Bruxelles-Capitale. A ce niveau les parkings de délestage doivent être mis en place par la Région en concertation avec la commune (parking Roodebeek en face du Woluwe shopping centre et le parking en face du centre sportif le Mounier) et de préférence en dehors des zones densément peuplées.

Les vélos et les pistes cyclables :

Il va de soi que nous sommes naturellement en faveur du développement de pistes cyclables et d’aménagements pour les cyclistes y compris la multiplication de parkings vélo comme c’est le cas dans notre commune grâce à l’action du Conseiller en Mobilité. On peut trouver sur la « Carte vélo » éditée par la Région une indication des parkings vélo (www.velo.irisnet.be) Elle n’est pas complète mais c’est déjà une aide. Au niveau de la commune nous sommes toujours très intéressés à connaître les manques ponctuels identifiés par nos lecteurs!

Le problème de trottoir/piste cyclable au niveau de l’avenue Jacques Brel est effectivement un gros ratage: c’est une voirie Régionale et le gabarit de la voirie n’avait pas tenu compte du passage des bus, ce qui a par la suite nécéssité l’amputation d’une demi piste cyclable!!

Le stationnement ou… le manque de places de stationnement :

Pour ce qui concerne les difficultés de parking, ce qui suit est une argumentation élaborée avec nos conseillers communaux. Avec cette question nous sommes au coeur du problème qui préoccupe beaucoup d’habitants de la commune : la densité de population augmente et certaines familles ont 2 ou parfois 3 voitures. La perception s’est installée que les difficultés de stationnement proviennent de ce que les autorités ne répondent pas aux besoins d’une population qui elle même ne voit de solution que dans la création (sans fin) de places de parking additionnelles! A la masse de voitures « locales » s’ajoutent les « navetteurs » qui rejoignent la ville en laissant leur véhicule sur des places de parking non règlementées à proximité des stations de transport en commun, surtout le métro. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, la saturation atteint des quartiers chaque année plus nombreux!

Pour y répondre il a fallu réglementer le parking tout en garantissant certains « privilèges » de stationnement aux habitants dans leur quartier. Et pourtant, la question des cartes d’habitants est mal comprise même si elle contribue à la popularité des Bourgmestres… Pour beaucoup, l’échelle de la commune s’impose pour instaurer un stationnement protégé et décourager les « navetteurs externes ». Pour d’autres, la zone de stationnement « privilégiée » devrait se limiter au quartier. La plupart des villes moyennes ne se résument qu’à une seule commune et dans ces villes la notion de restriction de la carte d’habitant au seul quartier d’habitation est acceptée pour le stationnement.

A Bruxelles, la présence des 19 communes impose la notion de zone géographique restreinte. Il est assez facile de faire admettre que si les cartes d’habitants accordaient le privilège du stationnement sur l’ensemble de la ville, on assisterait à un aflux de voitures venant des différentes communes de la seconde couronne vers le centre en profitant des zones bleues centrales, ce qui annulerait le bénéfice de ces zones bleues dans la limitation des voitures ventouses venues d’autres communes.

A l’échelle d’une seule commune c’est moins évident à démontrer. Pourtant le phénomène des « navetteurs internes » à la commune existe aussi! Il est très (trop?) facile de profiter du privilège de la carte d’habitant ce qui encourage un excès de mobilité automobile à l’intérieur de la commune, c’est à dire un excès de trafic, ce qui est précisément ce que nous souhaitons réduire: encourager un peu plus de déplacements alternatifs auprès des habitants de WSL: piéton, vélo, voiture partagée ou bus/tram/métro en garantissant à ceux-ci une vitesse/fréquence commerciale confortable.

Ce qu’Ecolo cherche à promouvoir :

Une stabilisation de la densité de trafic moyenne actuelle à un niveau qui serait à réduit à 70% apporterait déjà une grande amélioration en fluidité, sécurité et confort. C’est justement pour rendre le dispositif de la carte d’habitant efficace que celui-ci doit se réduire à l’échelle d’un quartier soit un rayon de quelques centaines de mètres autour du domicile. Au delà, on sait que cela encourage l’usage de la voiture pour de courts trajets locaux avec stationnement de longue durée (>2h). Cette notion de zones plus petites que les communes est présente dans le nouveau plan de stationnement de la Région (118 quartiers pour 19 communes)… Certains bourgmestres y sont opposés mais pourtant sur la commune de Bruxelles-ville cela fonctionne de manière satisfaisante: les cartes sont associées à une liste de rues autorisées…

A propos des réactions négatives :

Nous entendons bien les réactions de certains lecteurs, frustrés par une situation qui leur échappe, trop de voitures, trop de bruit, trop de danger et la vie de tous les jours qui n’attend pas: se rendre au travail, conduire les enfants, rester dans les files, les encombrements des travaux… Là où d’autres promettent des solutions qui n’en sont pas, nous défendons des positions qui ne sont pas facile à entendre, nous voulons oser dire que toujours plus de voitures dans la ville est une absurdité qui n’est pas sans incidence sur la santé de tous (voir le scandale VW). Nous voulons ébaucher des solutions par le dialogue, attirer l’attention sur ce qui se fait ailleurs avec succès, bref rester une force de proposition constructive.

Conclusion :

En guise de conclusion, Ecolo n’a jamais demandé l’interdiction de la voiture ni cherché à culpabiliser les utilisateurs! Par la concertation avec toutes les parties concernées, nous souhaitons faire accepter l’idée d’un usage plus raisonné qui tienne aussi compte des circonstances particulières de chacun, à des périodes données.

Et puis franchement, qui peut encore croire que nous avons le choix?