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Une enquête publique s’est déroulée en avril 2014.

L’avis d’enquête spécifie l’objet comme : «Réaliser des aménagements dans le parc de Roodebeek : clôture, mobilier, luminaires, panneaux d’information, plaine de jeux, étable, enclos, pigeonnier.»

Or, dans le dossier de demande, le cadre XIV, la Note explicative indique :

«…suite à la demande auprès de l’AATL, il avait été demandé d’introduire un permis de régularisation pour l’ensemble des installations réalisées… sans autorisation… La présente demande de permis vise à régulariser les interventions réalisées précédemment (placement de clôtures, bancs, poubelles, panneaux d’information) et à améliorer la situation existante par divers aménagements (signalétique arboretum, réaménagement de la plaine de jeux, aménagement d’une étable + enclos). La demande est accompagnée du schéma directeur et du plan de gestion forestière.»

Remarques et objections :

  1. Le statut des divers aménagements est confus et il me semble que le dossier tel que présenté aboutit à entretenir la confusion. Là où la demande devrait viser à établir une base de départ, un « état des lieux » pour régulariser le passé, éventuellement proposer un retour en arrière et la remise en pristin état d’aménagements inopportuns, pourquoi introduire ce qui apparaît comme des demandes pour de futurs aménagements. Ainsi, le dossier comporte une demande de « Permis unique (Ref 18/PFU472852) pour motiver le déplacement du pigeonnier (janvier 2014), déplacement dont la motivation lacunaire pose question.
  2. Le plan de gestion forestière a-t-il et doit-il faire l’objet d’une présentation au public et fait-il l’objet d’un accord global ? Sauf erreur, les citoyens n’ont pas été consultés, ni informés. Il devrait faire l’objet d’une demande de permis distincte.
  3. On demande au citoyen de se prononcer sur un dossier volumineux, sans table des matières et qui est une collection de divers documents dans le désordre. Comment peut-il se prononcer devant un tel embrouillamini ?

Gestion du parc par la commune : observations et défauts constatés au fil du temps :

Actuellement, la gestion du parc est déficiente et je n’ai pas connaissance d’un plan de gestion qui indiquerait les moyens qui seraient dégagés par la commune pour y remédier. Pourquoi le parc serait-il mieux géré un fois son classement acquis ?

  1. Défaut d’entretien régulier : il n’existe pas d’équipe de jardiniers communaux ayant dans leur plan de travail ( x jours/hommes par an avec inventaire des tâches) l’entretien du parc. La planification d’un entretien régulier n’existe pas actuellement sauf contrat de tonte des surfaces engazonnées;
  2. Aménagements « pirate » de zones de parking en dur par et pour l’usage quasi privatif des ouvriers communaux (à proximité de leur local derrière, le long de la salle de sport et entre les arbres) ;
  3. Démontage d’une colonne du mur d’entrée (entrée par le dépose-minute ch. de Roodebeek) suite aux dégats provoqués par un camion, au lieu d’une réparation en bonne et due forme. La symétrie de l’entrée est brisée depuis et la pièce formée qui coiffait le mur a disparu ;
  4. Absence d’entretien des barrières en bois sur les murets qui bordent cette même entrée : ils disparaissent au fil des années sans que le personnel chargé de l’entretien n’intervienne;
  5. Stationnement journalier de véhicules communaux sur les racines des grands hêtres à proximité de la cuisine (salle Roodebeek), avec toutes les conséquences pour la santé des arbres ;
  6. Echalas couchés au sol laissés à l’abandon depuis de nombreuses années (dans le haut du parc, rénovation antérieure) et réparations bricolées lorsqu’elles ont lieu (certains échalas ont finalement été enlevés au mois de mars 2014);
  7. Non-remplacement de bancs endommagés lors des travaux sur les talus : 2 bancs ont été enlevés et jamais remplacés dans la plaine gazonnée à proximité des locaux de classes « temporaires » ;
  8. Absence d’entretien des bornes d’information placées près des arbres remarquables de l’arboretum : la plupart sont actuellement illisibles (le dossier comporte des photos à l’état neuf) ;
  9. Non-entretien de la végétation à proximité des bancs : certains bancs se sont trouvés au fil du temps englobés dans la végétation et cela pendant des années ;
  10. Non-entretien des chemins en dolomie pourtant réalisés à grand frais : ravinement et pavés de bordure descellés et disparus depuis…
  11. Absence d’entretien sur les talus où certaines claies de coudrier servant à la retenue des terres sont en voie de disparition à peine quelques années après la fin des travaux. Les pentes ne sont pas stabilisées (côté Princes Paola school) ;
  12. Incorporation de plusieurs dizaines de tonnes de terres polluées par l’entrepreneur chargé des travaux sur les talus (un ratissage des déchets et ordures contenues a seulement été effectué en surface, toutes les terres polluées déjà en place sont restées) ;
  13. Choix et plantation étonnante d’essences totalement inadaptées (3 Metasequoia sur le plateau au sud-est). Ces 3 arbres qui nécessitent un sol humide ont très vite crevé par dessèchement (ils y sont encore!), d’autres arbres plantés lors de la réfection des talus après 2006 ont également tous dépéri sur place (une hypothèse serait que les terres polluées apportées sur les talus ont peut-être joué un rôle) ;
  14. Absence de politique de gestion de la fréquentation du parc lors des w-e de grande affluence : pas de fonction de gardien de parc pour expliquer aux enfants (et adultes) le comment et le pourquoi du respect de la végétation et des talus. Or des mouvements de jeunes y viennent régulièrement en masse (j’ai observé jusqu’à 100 jeunes scouts/guides/louveteaux certains dimanches dans le parc). Ce n’est pas la présence des gardiens de la paix qui y stationnent parfois qui y change quelque chose ;
  15. Propreté à « géométrie variable » : fréquemment, il arrive que les poubelles du haut du parc ne soient pas toutes vidées à la veille du w-e ;

En guise de conclusion :

A quoi servirait le classement du parc tant que la commune n’a pas souscrit à un minimum d’engagements visant à la pérénnisation des travaux réalisés et à l’entretien régulier ? Ce parc forestier et urbain est une richesse pour notre commune, pourquoi est-il si négligé ?

A toutes fins utiles, je cite quelques propositions:

  1. Etat des lieux complet et indiquant clairement pour chaque cas si la commune envisage de maintenir cette intervention n’ayant pas fait l’objet d’une autorisation ou si elle envisage le retour au pristin état ;
  2. Moratoire sur toute construction ou aménagement qui ne serait pas strictement de l’ordre de l’entretien. La rénovation de la plaine de jeux pourrait-être considérée indépendamment des projets concernant le parc, seules les clôtures et l’accès devraient faire l’objet d’un plan d’intégration ;
  3. Plan de gestion complet avec chiffrage des ressources et moyens qui seront alloués annuellement à l’entretien et à la surveillance du parc avec présence permanente garantie le w-e et les jours d’affluence ;
  4. Etude et réalisation d’une solution de décompactage des sols tassés sur le plateau du parc. Le but visé devra être double : lutte contre les inondations par ruissellement et retauration d’une végétation de sous-bois favorable à la biodiversité ;
  5. Etude sur la qualité des espaces alloués aux animaux pour établir, pour chaque espèce, selon les critères actuels les plus exigeants, de quel espace et de quel cadre de vie ils ont besoin pour garantir leur bien-être ;
  6. Reprise en propre par la commune des missions de gestion confiées actuellement à l’asbl Natura-Roodebeek. Les comptes de cette association (formée de membres de l’administration, mise en place par l’échevin d’alors, financée exclusivement par la commune, indiquent un boni croissant qui n’a pas lieu d’être. La commune doit assurer pleinement la responsabilité de la gestion du parc ;
  7. Rénovation/reconstruction du portail d’entrée du côté du dépose-minute, chaussée de Roodebeek ;
  8. Enlèvement des 2 zones de parking illicites aménagées à proximité du local des ouvriers communaux, certainement pour celle qui empiète sur les racines des arbres ;
  9. Création d’une large zone de protection anti parking au pied des arbres à proximité de la cuisine de la salle Roodebeek ;
  10. Définition d’une politique concernant les évènements « nocturnes » pouvant prendre place dans le parc (villa Montald et salle « Roodebeek »). Notamment : heures d’accès, présence de véhicules privés, tapage nocturne et débordements divers…
  11. Projet et destination future de la villa Montald qui est laissée dans un état déplorable malgré ce qu’elle représente d’un point de vue culturel ;
  12. Remise en état de l’espace paysager créé par Constant Montald à l’époque et qui avait fait de ce parc un enchantement tel qu’en témoignent les nombreuses illustration au musée communal !

Merci à tous ceux qui ont eu la patience de me lire jusqu’au bout! N’hésitez pas à me faire part de vos remarques:

Jean-Claude Van der Auwera

Conseiller Communal ECOLO – Woluwe-Saint-Lambert

jc.vander@telenet.be